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16 janvier 2009

Vous êtes sûrement un khâgneux en lettres classiques si...

J'ai trouvé cette liste humoristique sur le web, je vous en fais donc part, agrémentée de quelques remarques concernant mon cas personnel. Même si je ne suis plus en khâgne, je suis toujours en lettres classiques ! J'en ai enlevé un peu par rapport à la liste d'origine, parce que sinon, c'était vraiment trop long !

1. Vous avez toujours une grammaire froissée dans votre poche.

J'ai presque toujours une grammaire (latine, grecque ou française) dans mon sac, ça c'est vrai. Mais pas froissée. D'ailleurs je couvre tous mes livres, parce que j'aime les livres, et j'aime qu'ils restent en bon état. En plus ça m'occupe quand je regarde la télé. Par contre, il est vrai que mon Gaffiot de poche, que je traîne depuis la seconde, même couvert, commence à souffrir un peu.

2. Vous ne riez pas lorsqu'un professeur vous demande la 3ème personne du duel de l'optatif aoriste moyen du verbe contracte « poïô ».

Ah non, en général je plonge dans ma trousse et je ne rigole pas, mais alors pas du tout !

3. Vos dictionnaires de grec et de latin ont une couverture détachable et vous avez dû photocopier sur l'exemplaire d’un copain certaines pages qui manquaient.

FAUX ! voir phrase n°1

4. Ceux qui vous disent que le grec ancien est une langue morte se font insulter en grec ancien.

FAUX ! je suis d'accord pour dire que le latin et le grec ancien sont des langues mortes. Je trouve d'ailleurs ça ridicule de vouloir continuer à les employer comme si elles étaient des langues vivantes. Un truc qui m'a toujours fait rire : au lycée, quand on disait à nos camarades qu'on passait le latin au bac à l'oral, il étaient persuadés qu'on devait parler en latin! Genre dire bonjour, je présenter etc. comme un oral de langue vivante !

5. Vous avez pleuré en lisant les funérailles d'Hector à la fin de l'Iliade.

Non, mais j'ai pleuré en le traduisant.

6. Vous avez eu un rire sadique en lisant comment Enée massacre Turnus à la fin de l'Enéide.

Heu, pas lu.

7. Vous vous êtes déjà scandalisé que ce sublime texte d'un auteur antique soit hélas l'unique fragment retrouvé de son oeuvre.

Pas d'exemple précis en tête mais oui, sûrement un peu. Par contre, comme par hasard, du Salluste, du Tacite et du Thucydide, ça, y'en a plein...

8. Vous vous êtes aussi déjà demandé comment une oeuvre aussi barbante avait pu traverser les siècles et parvenir intacte jusqu'à nos jours.

Tiens ! voir question précédente.

9. « Félix » n'est pas pour vous le nom d'un chat dans un dessin animé mais le prénom de l'auteur du Gaffiot.

C'est ça. Avec ses copains Anatole et Georges.

10. Vous distinguez mal les cafetières des presse-agrumes, mais vous faites la différence au premier coup d'oeil entre un lécythe aryballisque protogéométrique et une oenochoé archaïque à figures noires.

Ah non. Un lécythe c'est une forme de vase grec, donc je suppose qu'un oenochoé aussi. Mais je préfère les cafetières perso.

11. Vous cauchemardez de Thucydide avant chaque version grecque et vous tracez des pentacles contre Tacite avant chaque version latine.

Héhé, voir question 7.

12. Vous avez déjà été plié de rire en traduisant le Gorgias de Platon.

Jamais traduit. En lisant les Satires de Juvénal par contre, oui.

16. Vous appelez couramment le Gaffiot « Félix », le Bailly « Anatole » et Socrate « sacré vieux ».

Oui oui tout à fait. voir question 9.

19. (Filles seulement - quoique) Vous vous êtes déjà déguisée en vestale.

Ca va pas non ! vous savez qu'il faut rester vierge jusqu'à au moins 35 ans ?

20. Vous adorez les vieux péplums avec des boucliers peints en doré à la gouache, des colonnes de temple en carton-pâte et des images de documentaire sur les volcans au moment de la destruction de Pompéi.

Non, je déteste. Ca m'a pourri chaque veille de vacances au collège.

21. Même après douze 5 et quatre 2, vous n'arriverez jamais à détester Platon.

Oui, je confirme. Moi c'était plutôt 4 d'ailleurs (4,5 au concours de l'ENS).

22. Vous dites « khaïré ! » à vos camarades le matin au lieu de « Bonjour ».

Non, je dis salut, comme tout le monde.

23. Vous échangez des SMS en latin avec les gens de la classe.

G ke sa a fR !

24. Vous guettez avidement les parutions mensuelles des éditions des Belles Lettres.

J'en ai quelques exemplaires, mais à presque 10 euros l'unité, ça fait mal au c***l

27. Tous ceux qui vous connaissent ont déjà passé au moins une heure à subir votre théorie sur l'Atlantide.

Non. Par contre sur l'étymologie des mots "école", "school" et "ludique", si.

28. Vous faites régulièrement des barbarismes de conjugaison dans vos thèmes latins parce que vous avez utilisé des terminaisons grecques.

Oui. Moins 3 point pour une malheureuse lettre. Ca aussi ça fait mal au c**l

30. Votre meilleure arme anti-agression est votre Bailly +5 datant de 1894 qui peut aussi vous camoufler dans un nuage de poussière si vous soufflez dessus.

Non non, le mien il est tout neuf, et tout bien couvert lui aussi et vierge de toute poussière. Par contre il peut servir de bélier ou d'arme contendante.

31. Vous êtes capable de réciter vos tableaux de conjugaison à l'envers, en commençant par la dernière ligne en bas à droite.

En latin, oui. En grec même pas à l'endroit.

33. Vous avez déjà traduit « Cicero » non par le sens littéral « pois chiche » mais par son équivalent moderne « Miel Pops », et « Catilina » par « Pantouflette ».

Cicero non (d'ailleurs je vois pas le rapport entre un pois chiche et un Miel Pops, à part que c'est petit et rond...). Catilina presque, mais j'aurais plutôt dit "sandalette".

34. Un camarade vous a ouvert les yeux sur l'étymologie réelle du nom des gâteaux « Pépito » : c'est en fait la deuxième personne de l'impératif futur du verbe « pepitare » signifiant « prendre quelqu'un pour un imbécile ».

Tiens, je savais pas ça.

36. Vous avez déjà passé des heures à dessiner l'arbre généalogique complet des personnages de la mythologie grecque, et vous n'avez pas encore renoncé !

Non, c'est trop le bordel. D'ailleurs les personnages réels de l'antiquité romaine c'est pas mal non plus.

38. Quand un camarade a fait la version de Tite-Live avant vous, vous le suppliez de ne pas vous raconter la fin à l'avance pour ne pas gâcher le plaisir.

Ah bin ça serait plutôt l'inverse tu vois !

39. Même au plus fort d'une dispute, vous utilisez des "d'une part, d'autre part" pour structurer vos arguments et vous parsemez vos récriminations de "nam", "enim", "autem"...

Vive le thème latin. Mais non, désolé. D'ailleurs je ne me dispute pas, je boude.

41. Votre collection de jeux vidéos se compose de : Civilization (I, II et III), Age of Empires, Caesar (I à III), Rome : Total War, Atlantis (I à III, sans oublier Atlantis Evolution et Atlantis : l'Héritage sacré), Battle for Troy, Pompéi : la colère du volcan, Pax Romana, Against Rome, Le Maître de l'Olympe, Age of Mythology, Alexandre, Titan Quest. (Bon, allez... si on vous pousse un peu, vous avouez faire encore de temps en temps une petite partie de StarCraft, mais uniquement avec les Protoss, ça fait plus grec.)

Ca, c'est un peu vrai :) Oui pour Age of Empires et Age of Mythologie. Sinon y'a aussi Héroes III. Et pis les Sims et Soulcalibur, mais ça n'a aucun rapport.

42. Même les meilleurs fans de Monty Python : Sacré Graal ignorent où vous avez trouvé les noms des chevaliers qui disent "ni" : Tithèni, Didôni et Deiknuni.

Connais pas les Monty Python (je sais, c'est une lacune, mais j'ai jamais eu l'occasion). Par contre les verbes en -mi (et pas ni, là j'ai pas compris)... je les connais pas non plus, à part que tithèmi ça veut dire poser, didômi ça veut dire donner, et deiknumi ça veut dire montrer.

43. Vous êtes déjà tombé dans une brocante sur un vieil exemplaire mangé par les rats d'une thèse en latin consacrée aux lacets de sandales dans l'oeuvre de Calpurnius Siculus, et vous l'avez achetée à prix d'or parce que merde, ce truc date de 1835 !

Ca va pas ! Google Books ça existe ! j'suis peut-être latiniste, mais je suis pas folle !

44. Vous n'aimez pas le thème latin parce que ses règles vous empêchent de déployer toute la virtuosité de votre style naturel, influencé moins par Cicéron que par Virgile et Properce (avec il est vrai un emprunt à Tibulle ici et là)...

FAUX. J'adooore le thème latin, je déchire tout à chaque fois :)))

45. ...d'ailleurs, il vous est déjà arrivé de traduire de petits textes en latin, pour le plaisir (vous venez de finir le sonnet en -yx de Mallarmé et vous attaquez en ce moment une adaptation latine des "Cent mille milliards de poèmes" de Queneau).

Ah non, ça par contre, non.

46. (Si vous avez plutôt tendance à refouler vos mauvaises expériences) Chaque fois que quelqu'un prononce Oedipe "EUdipe" en votre présence, vous réprimez un petit cri aigu, vous serrez les poings et vous le foudroyez du regard en grinçant : "Ne prononce plus JAMAIS ce nom".

Moi non, mais mon prof de l'an dernier, oui. Moi j'men fous pas mal à vrai dire.

47. (Si vous avez plutôt tendance à faire aux autres ce que vous avez vous-même subi) Chaque fois que quelqu'un prononce Oedipe "EUdipe" en votre présence, vous réprimez un petit cri aigu, vous serrez les poings et vous le foudroyez du regard en grinçant d'une voix glaciale : "On prononce Édipe...".

voir phrase précédente.

48. Vous avez déjà mangé un gâteau à l'optatif.

Je suis au régime

50. Vous avez déjà affirmé plusieurs fois devant témoin que "en fait, vous n'êtes pas vraiment un Lettres classiques".

Non, mais je dis souvent : "je ne suis pas une vraie littéraire" (sur ce blog même). C'est d'ailleurs pour ça que je suis une lettres classiques ;)

52. Votre chien s'appelle Nonnos.

Non, mon chat s'appelle Wicket. Comprenne qui voudra.

53. Votre deuxième chien s'appelle Deupannopolis.

Mon poisson rouge s'appelait Picasso (paix à son âme).

54. Alors que vous faites du grec depuis longtemps, il vous arrive encore d'ouvrir une grammaire au hasard et d'y rencontrer un modèle de déclinaison pour la première fois.

Oui, ça m'arrive tout le temps, sauf que j'en fait depuis 2 ans.

55. On dit qu'il faut oublier et réapprendre sept fois les verbes en -mi avant de les connaître, mais vous avez également oublié combien de fois vous les avez oubliés.

C'est vrai qu'on dit ça, et c'est vrai que je ne fais que les oublier.

56. Les cheunes filles fous satyrent peaucoup.

Ouai. Vachement marrant.

58. Vous vous demandez souvent par quelle perfide métamorphose "Athéna" est devenue une marque de sous-vêtements (pour hommes).

Pas mal celle-là. Mais y'en a plein d'autres

59. Votre vécu en khâgne ? "THIS IS SPARTAAAA !"

C'est dit.

60. Vous écoutez des choeurs de tragédie sur votre éPode.

Et pis quoi encore ?!!

61. Vous expliquez qu'Une Telle n'a pas retenté le concours "parce que sa première année a été une vraie catabase".

Je sais pas ce que c'est une catabase, désolé.

64. Selon vous, la prise d'Ilion était inévitable, car comme disait Léda, "Jamais d'oeufs sans Troie".

Ah ah ah. (Léda est la mère d'Hélène de Troie=Ilion, et aussi des jumeaux Castor et Pollux. Y paraîtrait qu'ils sont nés dans un oeuf. On y croit.)

66. Vous seul savez que les poules sont avares (elles disent toujours "quot, quot").

Bien sûr, et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d'alu.

69. Vous êtes amoureux/se de la plupart des acteurs/actrices de la série Rome.

Jamais vu, mais j'aimerais bien cela dit.

70. Vous disposez de votre propre épithète homérique (d'ailleurs vous l'avez créée vous-même).

Non, faudra que j'y pense.

71. Vous rêvez de devenir flamine pour qu'on vous fiche l'apex.

Le mot de la fin. No comment. Le mec qui a écrit ça est vraiment un lettre classique :-S

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15 janvier 2009

OUF (fin des partiels)

Voici ce que j'avais dans les oreilles en rentrant chez moi, après mon épreuve de grec : à écouter pour connaître mon état d'esprit actuel !   

A= la note que je devrais avoir au minimum, B= la note que j'espère secrètement avoir

EDIT DU 31 MARS 2009 En rouge, j'ai mis les notes que j'ai effectivement obtenues.

1- Anglais : voir article concernant cet épreuve. A= 10, B=13  resultat = 12

2- Version grecque n°1. A=6, B=10 (oui je l'ai foirée grave celle-là, c'était dur !) résultat = 13,5 (oui, le prof a adapté son barème)

3- Mythologie et Imaginaires (je sais, ça a l'air bien comme ça, j'me suis fait avoir aussi en fait c'était chiant à mourir). A=12, B=15 résultat = 19 (oui vous avez bien lu ! la prof m'a dit que c'était "magnifique" mais sincèrement elle exagère)

4- Version latine. A=12, B=15 résultat = 13 (un peu déçue quand même)

5- Oral de latin. A=10, B=12 résultat = 11

6- Phonétique historique. A=6, B=8 (aïe) résultat = 8

7- Littérature. A=8, B=12 (là, je n'ai absolument aucune notion en ce qui concerne la notation du prof et ce qu'il attendait vraiment de nous) résultat = 8

8- Grammaire et stylistique historique + langue médiévale. A=9, B=12 résultat = 12,5

9- Version grecque n°2. A=10, B=14 résultat = 10 (super déçue)

10- Oral de grec. A=7, B=10 résultat = 9 (ou 8 je ne sais plus)

A ces épreuves, il faut ajouter les notes de "contrôle continu".

- littérature du XVII. 12 (j'ai déjà ma note)

- littérature du Moyen-Age. A=10, B=12 (j'ai fait un truc plutôt bien à mon goût, mais la prof n'est pas très sympa et a la réputation de "saquer")

- littérature du XVIII. A=9, B=11 (je pensais avoir fait quelque chose de bien, mais la prof m'a dit que ma problématique n'allait pas assez loin, que j'effleurais toutes les bonnes idées sans les appronfondir. Donc je me dis que ma note tournera autour de 10)  résultat = 12 (pour la littérature de tous les siècles. Je n'ai pas eu le détail)

- option littérature du XVIII. A=12, B=14 (la prof nous a dit clairement "les notes vont de 12 à 16. Comme je ne pense pas être celle qui a fait le meilleur exposé, je vise au max 14) résultat = 13,5

- anglais. 13

- thème latin, là c'est la fête. A=15, B=16 résultat = 15,5

Les notes de la "mineure" et de la "majeure" se compensent, il faut avoir la moyenne générale dans ces 2 groupes d'épreuves. Sachant également que les coefficients ne sont pas égaux pour toutes les matières, si mes pronostics sont corrects, je devrais avoir, au pire 10 à chaque fois. En fait, j'ai eu 10,56 à ma majeure (j'ai stressé après coup, en voyant cette note si proche de la moyenne...va falloir que je me remue un peu plus au 2e semestre !). Par contre j'ai eu plus de 14 à ma mineure donc là pas de soucis !

Maintenant je suis en "vacances" jusqu'à jeudi. C'est vachement malin de nous filer du repos APRES, histoire qu'on se remette de nos émotions. Personne n'a pensé à nous les donner AVANT histoire qu'on enchaîne pas direct foie gras/cotillons et épreuves, et qu'on puisse réviser un peu plus. Personne n'a pensé à nous donner 2 semaines de vacances en février au lieu d'1. Enfin bref, je sens que je vais pas faire grand chose en attendant !

15 janvier 2009

Au secouuuuurs ! (bis)

12h42, ça y est je stresse.

Je viendrai vous raconter mes déboires en fin d'aprem, et par la même occasion je vous présenterai mes pronostics quant à mes notes de partiels.

Soutenez-moi !!!!!

15 janvier 2009

Au secouuuuurs !

Petit résumé de la situation :

Il est 10h34. Nous sommes le jeudi 15 janvier. Je suis en 3e année à la fac de lettres classiques. Je fais du latin depuis la 5e. Je fais du grec depuis l'hypokhâgne. Je suis nulle en grec. **rectification** Le grec c'est ultra-difficile. **rectification** Le grec c'est grave dur, le grec c'est horrrrrible !!!

Petit résumé de la situation (2) :

A 15h30, j'ai un oral de grec. Il me reste 4 heures. 3h30 si on compte le transport. Je n'ai pas révisé tellement c'était dur (oui je sais, c'est idiot, mais moins je pense à un truc qui me stresse, moins je stresse. Là je n'ai pas du tout stressé.) Je n'aurai pas droit au dictionnaire. Quand j'essaye de retraduire mes textes sans la version française à côté, je reconnais 1 mot toutes les trois lignes.

Petit résumé de la situation (3) :

A 16h30, mon calvaire aura pris fin. Dans 4h30, ma période de partiels, commencée AVANT les vacances de Noël, aura pris fin. Je n'ai rien demain. Demain je pourrai faire la grass' mat'. J'ai plutôt bien réussi l'épreuve de grec (écrite) d'hier : merci Anatole.

Le premier qui trouve QUI EST ANATOLE a gagné.

13 janvier 2009

Comment lire

J'ai trouvé ce questionnaire chez le Bloub, ça m'a donné envie d'y répondre à mon tour !

Plutôt corne ou marque page?
Pour tous les livres qui ne m'appartiennent pas, bien sûr pas de corne !Quand j'étais plus jeune, je cornais souvent les pages de mes livres... en même temps cela n'avait pas beaucoup d'incidence car en général je dévorais mes livres en une journée, une plutôt une nuit. Je n'ai d'ailleurs jamais autant lu que lorsque j'étais en primaire et au collège. Aujourd'hui je me retiens de corner mes pages, mais je me l'accorde parfois si le papier est très fin et que la pliure ne marquera pas trop. Les marque-pages, j'ai bien essayé, mais j'y arrive pas. J'en ai eu des beaux, j'en ai fabriqué, des beaux aussi, mais je ne peux pas m'empêcher de les machouiller pendant que je lis et ils ne font jamais long feu ! je m'arrange donc pour retenir la page à laquelle je m'arrête pour la fois suivante, quitte à relire quelques pages en trop.

As tu déjà reçu un livre en cadeau ?
Très souvent ! A l'époque des goûters d'anniversaire, mes copains qui savaient que j'aimais lire se ramenaient toujours avec un bouquin (ah, la série des Chairs de Poule !). Parfois, j'en demande (voir article précédent avec Barjavel). Depuis quelques années, mes grands-parents m'offrent systématiquement un "beau livre" (ex. le Larousse des religions). En 2008, pour vous donner une idée, voici les livres que j'ai reçus : Le Livre des Fées Séchées de Lady Cottington (par mon chéri),
Petite anthologie des mots rares et charmants de Daniel Lacotte, La légende du Graal dans les littératures européennes, L'Alliance des Trois de Maxime Chattam. L'an dernier j'avais reçu de ma soeur des livres de cuisine.

J'ai même reçu un livre en cadeau par ma maîtresse d'école en CM1 ! La classe avait participé à la Dictée des Dicos D'Or, et comme je l'avais bien réussie (sauf une faute à "carotte" qui m'a traumatisée, alors que j'avais bien écrit "chrysanthème"), elle avait laissé éclater sa joie et m'avait laissée croire que je serai sélectionnée pour concourir au niveau départemental. Sauf que d'autres ont été meilleurs que moi ! Pour se faire pardonner de cette fausse joie qu'elle m'avait faite, elle m'a offert un petit livre sur l'art dans l'Antiquité romaine (comme quoi, elle avait été visionnaire !)

Lis-tu dans ton bain?
Bin déjà, je n'ai qu'une douche (donc lire sous la douche, pas top). Chez mes parents il y a une baignoire, mais comme je déteste avoir la peau fripée par l'eau chaude (comme dans Amélie Poulain), je ne pense pas être capable de rester dans le bain assez longtemps pour faire autre chose que me laver !

As tu déjà pensé à écrire un livre?
Oui, j'aimerais beaucoup, mais je n'ai pas d'idée ! En primaire et au collège, j'adorais les rédactions. Au lycée, j'écrivais des petits textes que je faisais parfois passer dans le journal des élèves. Ca pouvait parler du bonheur de manger un pain au raisin, ou de mon indignation amusée face à la folie de Noël et des parents qui gâtent leurs enfants. Si vous avez des trucs pour trouver l'inspiration, c'est le moment de vous lâcher !

Que penses tu des séries de plusieurs tomes?
Quand j'étais "jeune", j'ai lu tous les classiques : Comtesse de Ségur, Enid Blyton etc. Chez France Loisir, il y avait une série qui s'appelait "Anne d'Avonlea" (je découvre d'ailleurs avec stupeur que ça existe en manga !). A chaque période de vacances, j'en avais un nouveau ! Ensuite il y a eu Harry Potter, que j'ai suivi de près car à l'époque, j'avais le même âge que le héros. Après, les tomes mettaient 2 ans à sortir, mais j'ai acheté et lu tous les volumes ! Ca s'arrête là! Le Seigneur des Anneaux, je n'ai jamais pu le lire. C'est tellement dense qu'il faut (du moins dans mon cas) le lire d'une traite, sans interruption. je m'y suis mise plusieurs fois, j'en ai lu une bonne partie avec plaisir, mais après m'être arrêtée quelques jours, je n'ai pas réussi à reprendre.

As tu un livre culte?

Mon bon vieux Bescherelle de conjugaison, et mon bon vieux Larousse (qui était mon livre de chevet à une période : je voulais toujours l'avoir à portée de main dans le cas d'un mot inconnu).
Plus sérieusement, peut-être le tout premier de j'ai lu, tout seule comme une grande. Les Malheurs de Sophie, j'étais en CP. Sinon, certains Barjavel, comme l'Enchanteur et la Nuit des Temps. J'ai beaucoup aimé Corps et âme de Frank Conroy, mais on ne peut pas vraiment parler de livre culte.

Aimes tu relire?
Non, ou alors à plusieurs années d'intervalle, quand j'ai tout oublié !

Aimes tu parler de tes lectures?
Ca n'est pas de que je n'aime pas, mais souvent je suis frustrée de ne pas réussir à formuler ce que j'ai ressenti à la lecture, ou déçu de voir que mon interlocuteur n'est pas touché par les mêmes choses. En 1ere, quand j'ai fait découvrir à une amie l'Enchanteur, elle l'a adoré et en parlait à tout le monde et à tout bout de champ comme SON livre préféré, elle discourait sur Barjavel à tire l'arigot, j'étais jalouse qu'elle m'ait "piqué" MON auteur et MON livre (c'est très con, mais elle avait une façon d'attirer l'attention sur elle qui m'exaspérait, je m'en rends compte à présent).

Comment choisis tu tes livres?
En ce moment, et depuis 3 ans, je suis les listes fournies par mes profs en début d'année ! Petite, je lisais tout ce qui me tombait sous la main, jusqu'à épuisement de la bibliothèque familiale. Je traînais aussi au rayon livres quand mes parents faisaient les courses, et souvent ils me laissaient prendre un livre de poche à 10F.

Le bouche-à-oreille marche bien, je suis les conseils de mes amis. Et puis bien sûr, je peux être attirée par un titre. Ca a particulièrement bien marché avec "Moi, Christianne F. 13 ans, droguée, prostituée..." J'avais moi aussi 13 ans à l'époque et ma mère n'avait pas voulu que je l'achète... parce qu'elle l'avait déjà à la maison ! Mes parents ne m'ont jamais empêchée de lire ce que je voulais. J'ai même lu la bicyclette bleue en 5e, je me rappelle que ma prof de français de l'époque a essayé de m'en détourner en me disant que "c'était un peu trop compliqué pour mon âge".

Je me méfie des couvertures trop colorées et tape-à-l'oeil.

Dans le cas des classiques (Corneille, Molière, Balzac, Cicéron et Cie, je me fie au dossier qui accompagne l'oeuvre, et au prix si les éditions sont équivalentes)

Une lecture inavouable?
Ca ne me vient pas. Ars Amandi, d'Ovide ? (sans blague, y'a des passages hard)

Des endroits préférés pour lire?
Mon pieu ! avec plein d'oreillers !

Un livre idéal pour toi serait:
Quelque chose qui mêlerait Histoire (surtout Moyen-Age) et histoireS, légendes, humour, références à d'autres livres. Quelque chose d'assez long, mais divisé en chapitre assez courts. Avec une préface de Giono ? (Je dis ça parce que j'ai un très bon souvenir d'une préface de lui pour une édition de Tristan et Iseult).

Lire par dessus l'épaule?
Non. Je trouve d'ailleurs ça insupportable quand j'en suis la "victime".

Lire et manger?
Oui, quelque chose qu'on peut "piocher" de préférence, genre des céréales (sans lait), ou qu'on peut grignoter, genre une carotte crue. Et pis un grand verre de Coca ou de jus d'orange.

Lecture en musique, en silence, peu importe?
Je déteste le silence absolu. C'est comme pour travailler, je me concentre mieux avec un léger fond sonore (la télé allumée par exemple). La musique oui, mais pas avec trop de paroles, surtout des paroles de je connais, sinon c'est foutu pour la concentration.

Lire un livre électronique ?
Non. Je trouve ça pratique comme outil de travail, mais lire un tel livre d'un bout à l'autre, quelle horreur ! Et puis j'adore toucher le papier, sentir l'odeur du livre, surtout s'il est vieux. J'aime bien aussi écrire dessus (au crayon rassurez-vous), prendre des petites notes dans la marge, souligner des choses...

Le livre vous tombe des mains : aller jusqu'au bout ou pas ?
Non, hors de question ! sauf bien sûr si c'est pour l'école, là... obligée...sauf Colomba de Prosper Mérimée, en 3e, un horrible souvenir !

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12 janvier 2009

Livre de Noel (2) : La légende du Graal

Aujourd'hui, je vais vous parler d'un autre de mes cadeaux de Noël : un livre, une anthologie pour être plus précise, au sujet de la quête du Graal.

avertissement : vous allez devoir subir une longue disgression, accrochez-vous.

Petit flash back. Si mon premier blog, celui que j'avais créé en Seconde, existait toujours, vous auriez pu y lire ma passion pour Barjavel. A l'époque, après avoir lu par hasard Les chemins de Katmandou (qu'on m'avait offert), puis Tarendol et La Nuit des Temps (les 2 seuls au CDI du lycée), je me suis déclarée officiellement fan de Barjavel. J'avais 15-16 ans, âge auquel on ne connait pas de mesure dans nos passions (dans un prochain épisode : ma passion pour Daniel Balavoine). La mienne était modeste. Il n'empêche que chaque mois, quand mes parents me donnaient de l'argent de poche, je courais à la Fnac pour compléter ma collection. Un jour, à Noël, mes grand-parents qui étaient bien renseignés, m'ont offert tous les titres qui me manquaient. J'ai découvert L'enchanteur.

enchanteur

Je l'ai lu plusieurs fois, j'ai photocopié certains passages pour les afficher à côté de mon bureau, à l'internat. Quand je les retrouve aujourd'hui, je trouve ça cul-cul la praline à souhait. Ce ne sont plus les passages "poético-érotico-romantiques" qui me plaisent, mais plutôt tout ce qui rattache ce roman à la tradition littéraire. A l'époque, je ne savais pas dans quelle mesure Barjavel avait romancé la "vraie" histoire.

Quand la série Kaamelott est arrivée sur nos écrans, j'ai tout de suite accroché (les premières saisons du moins). C'est un univers qui me plait beaucoup. Je ne connaissais pourtant pas encore les textes médiévaux. Depuis cette année, j'étudie la littérature du Moyen-Age à la fac. J'ai lu le Chevalier de la Charrette (Lancelot) et Le Chevalier au Lion (Yvain) de Chrétien de Troyes. Je me suis alors rendue compte qu'il y avait de multiples niveaux d'humour dans cette série, et il me semble qu'Alexandre Astier et son équipe doivent avoir une bonne maîtrise de la légende originale et de l'imaginaire médiéval. J'ai relu L'Enchanteur, et j'ai trouvé des passages directement repris des textes de Chrétien de Troyes. La même histoire, mise en langage moderne !

kaamelott

charrette lion

    J'aime beaucoup étudier le Moyen-Age, la littérature, la religion... cette incroyable cohabitation du réel et du merveilleux, cet incroyable goût pour tout ce qui est symbolique etc.

Le Père Noël a du, une fois encore, inspirer mes grand-parents puisque j'ai trouvé sous le sapin cet ouvrage :

graal

La légende du Graal dans les littératures européennes, anthologie commentée.

Je suis plongée dedans depuis quelques jours, et je le trouve très bien ! A la fois agréable à lire, bien organisé et très, très complet. Après une introduction générale costaud, dans laquelle nous sont présentés le résumé de l'oeuvre de Chrétien de Troyes et les résumés des diverses oeuvres européennes qui ont suivi, cet ouvrage nous propose d'abondants extraits traduits depuis toutes les langues de l'Europe médiévale, parcourant tout le Moyen-Age et débordant jusqu'à l'époque contemporaine. Allez, je vous offre un extrait de la préface de Michel Zink :

"Le Graal a fasciné l'Europe entière depuis le XIIe siècle jusqu'à nos jours. Découvrir la nature et les raisons de cette fascination, c'est se lancer dans une autre quête du Graal, celle du Graal tel qu'il existe. Il existe donc ? Oui, comme objet poétique. la quête du Graal, c'est l'enquête sur les poèmes et les romans qui nous le font connaître et qui nous en livrent, de façon voilée, le sens. L'archéologie du Graal ne consiste pas à courir le monde et a creuser le sol, à la manière d'Indiana Jones, pour y trouver une coupe dotée de pouvoirs magiques, prétextes à effets spéciaux, mais à exploiter les strates des textes et parfois, à travers eux, celles des mythes dont ils gardent la trace."

Que du bonheur :-)

12 janvier 2009

Un cheval... des chevals

Dans la série "les gens ne savent pas parler français, surtout à la télé", un nouvel épisode.

Hier, Question Maison, sur France 5 (pour ne pas citer l'émission). Le présentateur dit à la maîtresse de maison qui lui fait visiter sa demeure : "oh, alors c'est vous qui avez tout dessiné blabla, c'est vraiment un beau travail". L'autre répond "oui, c'est vrai, c'est le plus beau des travails". Et le présentateur en remet une couche "oui, le plus beau des travails."

NO COMMENT

Ca arrive de faire des fautes, que la langue fourche, mais là, dans la mesure où c'est une émission enregistrée, où les échanges ont très certainement été préparés, cela me choque qu'on laisse une bétise pareille passer à l'antenne, alors qu'il suffisait de retourner la scène ou de couper au montage.

8 janvier 2009

Froid dehors, froid à la fac, froid chez moi

Deux corollaires du fait qu'on se caille les miches :

1- on a envie de faire pipi plus souvent (désolé, mais c'est vrai !)

2- on glande rien quand on est chez soi (d'ailleurs dans mon cas ça marche aussi quand il fait chaud)

Illustration :

Ce matin, partiel de littérature, à 8h. Ca veut dire qu'il faut, pour bien faire, y être à 7h45 (le temps qu'on nous distribue les copies, qu'on les remplisse, qu'on plie le coin et qu'on le colle avec notre précieuse salive, le temps qu'on signe la feuille de présence pendant que le prof vérifie sur notre carte d'étudiant que c'est bien nous. D'ailleurs la photo date du mois de juillet, jsé pas comment il peut me reconnaître avec mes douze pull et mes cinq écharpes aujourd'hui). Ca veut dire qu'il faut se lever à 6h45 (ouille), et sortir pour aller prendre le tram alors qu'il fait nuit. Première rencontre avec le froid, mais j'ai pris mes précautions héhé (cf corollaire n°1), d'autant plus que 4h de dissert, ça peut être fatal pour une vessie.

J'arrive à la fac : j'ai bien fait de prévoir un peu d'avance, parce que dans l'amphi, ils nous ont tout chamboulé les numéros de places. Lundi j'étais à la place 22, je l'avais trouvée du premier coup, nikel. Aujourd'hui, j'étais à la place 39. Je me dirige vers un rang, la première place est notée 18, puis 17,16 etc. c'est pas là. Rang de derrière, place 36, ah je ne dois pas être loin ! ah bin si en fait, après 36 il y a 35, 34 etc. Rang suivant, place 53. Alors là faudra qu'on m'explique la logique. En fait ma place était à l'autre bout de l'amphi. Ok je m'installe.

Tirage au sort des sujets, entre Moyen-Age, 17e et 18e. Pitié pas 17e j'aime pas Racine j'ai pas lu Andromaque pitié pitié.

La main innocente d'une fille au premier rang. Tous les profs, CM + TD réunis sont là, retiennent leur souffle et prient très certainement pour ne pas avoir 200 copies supplémentaires à corriger. C'est le 17e qui tombe. Et merde.

Histoire de bien nous foutre les boules, ils nous filent une feuille avec les 3 sujets potentiels. Au lieu d'avoir une question sur "l'instant où l'homme devient réellement tragique blablabla", j'aurais pu avoir une question sur l'amour courtois dans les romans de Chrétien de Troyes, ou sur la solitude de Rousseau dans ses Rêveries.

10h. Ca y est j'ai envie de faire pipi. Conséquence logique de : un grand café + un grand jus d'orange + un amphi sous-chauffé (tout le monde compose en ayant gardé son manteau, vachement pratique). Je me retiens. Il faudrait que je fasse lever tous les étudiants de la rangée de leur strapontin, et que je trouve les toilettes. Je sais même pas où elles sont dans cette partie de la fac. Sûrement dehors. Et sûrement dégeu. Avec un manteau et une écharpe qui traînent vaut mieux pas prendre de risques. Alors je me retiens, plus que 2h à tenir.

11h30 y'en a marre jme casse. Il faut encore que je remplisse leur feuille pour dire que j'ai rendu ma copie. Jme trompe et je coche la case du mec avant moi dans l'ordre alphabétique. Tant pis, ça lui fera du boulot en moins.

Liberté ! 4 minutes d'attente pour le tram, en trépignant, en me balançant d'une jambe sur l'autre. J'ai froid ET j'ai envie de faire pipi ! 3 minutes de marche jusqu'à chez moi.

Je me coince le pouce dans la porte d'entrée de mon immeuble qui était mal fermée, mais j'ai les mains tellement gelées que je ne sens rien. L'envie se fait de plus en plus pressante. Vous avez remarqué, on est capable de se retenir pendant des heures, et quand on sait qu'on va bientôt arriver d'un seul coup on a encore plus envie !

J'enlève mon manteau, mon écharpe, mon gilet, mes mitaines, mes bottes et ouf ! enfin !

A l'heure qu'il est,je suis affalée sur une chauffeuse, collée au radiateur, avec un gros pull, un poncho, des mitaines qui me donnent l'air d'une clocharde, le pc sur les genoux qui chauffe un peu, un paquet de céréales au chocolat à côté de moi... et je glaaaaande !

7 janvier 2009

Proust et Mac Donald (article NON SPONSORISE)

   Depuis plus d'un an déjà, je vis en ville, loin de chez moi, pour mes études. Aujourd'hui, comme à chaque fois que les vacances s'achèvent, la perspective d'un long et pénible trajet en voiture se profile, ajoutant à mon humeur triste une profonde lassitude. Comme nous étions en route, et comme il nous restait encore près de 100 kilomètres à parcourir, le conducteur de la voiture, apercevant au loin l'enseigne jaune si reconnaissable, me proposa de s'arrêter pour prendre un cheesburger. Je refusai d'abord, à la fois pressée d'en finir avec ce voyage et pensant à ma ligne et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Il s'engagea sur la voie du McDrive, et passa la commande à travers l'interphone crachotant.

Un employé nous tendit enfin un sac, avec à l'intérieur ces petits sandwichs ronds enveloppés dans un papier gras. Et bientôt, machinalement, accablée par les heures de route, je mordis dans mon cheesburger, après l'avoir doucement sorti de son emballage, auquel le fromage fondu le tenait collé.

Mais à l'instant même où la bouchée chaude et tendre toucha mon palais, je tressaillis, attentive à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahie, isolé, sans la notion de sa cause. Il m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingente, mortelle. D'où avait pu me venir cette puissante joie ?

Je sentais qu'elle était liée au goût du cheesburger, dont le pain moelleux à l'extérieur et si délicatement grillé à l'intérieur révélait sa saveur légèrement sucrée après quelques bouchées. La sauce tomate se mêlait au fromage fondu, ce qui provoquait une sensation troublante, l'acidité de l'une s'accordant parfaitement avec la douceur de l'autre. Lorsque l'on mord dans un tel sandwich, les dents rencontrent successivement des couches fondantes et croquantes. Finalement, une rondelle de cornichon, ce cornichon si particulier que je n'ai jamais rencontré qu'ici, cède avant d'offrir à notre gourmandise toute la générosité de la viande encore à peine chaude.

La joie que me provoquait ce cheesburger était donc liée à son goût unique, mais pas seulement. En effet, la petite fille que j'étais encore il n'y a pas si longtemps connaissait déjà ce goût, et c'était son plaisir à elle qui s'exprimait à ce moment-là. A Mac Donald je savourais alors l'excitation de pouvoir manger avec les doigts sans me faire gronder, ce sentiment de faire quelque chose d'exceptionnel, un peu interdit, en compagnie des parents complices. Tout à coup des moment familiaux resurgissaient dans mon esprit : ces jours de Noël où on allait à MacDo après avoir vu, au cinéma, le traditionnel dessin-animé de Walt Disney. Ce cheesburger, c'était exactement le même que dans le Happy Meal de mon enfance.

6 janvier 2009

Neige au collège

Alors que j'étais encore au collège, dans ma jeunesse... c'est à dire en 2003 (en 3e), il a un jour neigé très très fort.

Ca a commencé en cours d'anglais, je m'en souviens très bien. C'était un cours toujours extrêmement agité, le prof n'ayant absolument aucune pédagogie ni aucune autorité. Il était, je dois dire assez naïf (je crois qu'il vivait encore chez ses parents à 45 ans), et tout le monde, élèves et professeurs, ne pouvaient s'empêcher de le taquiner (peut-être l'objet d'un prochain article, avec pour principal acteur, un faux tampon hygiénique). Bref. Durant son "cours", tout le monde a pu remarquer que la neige commençait à tomber à gros flocons dans la cour de récré. Il devrait être à peu près 16h. La neige a pour effet de dissiper les collégiens, elle distille parmi eux un sentiment d'euphorie difficilement compatible avec la concentration nécessaire pour suivre un cours !

A l'heure de la récré, les élèves (y compris moi, vous l'aurez compris) se sont bien amusés à se lancer des boules de neige et à se rouler par terre. Il y avait cette année-là un nouveau principal. Les années précédentes, ceci aurait été totalement impossible car son prédecesseur était du genre...plutôt sévère (euphémisme). L'euphorie était telle parmi les élèves, la neige continuant de tomber, qu'ils en étaient même à supposer que les cars scolaires ne passeraient pas le lendemain, et que les cours seraient donc annulés !

L'heure suivante, la dernière de la journée, était un cours de français avec notre prof principale. L'ambiance de classe était géniale cette année là, il y avait une réelle complicité entre les élèves et même avec les professeurs. Nous étions une "bonne classe" (comprenez : latinistes + germanistes), les profs nous aimaient bien. Mais là, en nous voyant tout excités, tout pleins de gadoue, la prof nous a engueulés, elle nous croyait moins gamins que ça... mais nous en s'en foutaient pas mal, tellement on s'étaient marrés. Durant ce cours là, on a bien bossé, comme d'habitude, et on n'a pas eu l'occasion de regarder par les fenêtres...

Lorsque nous sommes sortis de cours, et descendus dans le hall, c'était la cohue, le désordre total. Cause : les cars scolaires n'avaient pas pu passer, déjà ! La neige tombait, et la nuit aussi (17h en plein hiver). La CPE et les pionnes essayaient tant bien que mal de rassembler les élèves qui s'éparpillaient partout. Un groupe de "rebelles", du genre de ceux qui fumaient déjà, qui pétaradaient en mobilette et qui se faisaient coller par les profs, sortirent en douce du collège pour aller traîner dans le village. Moi je suis rentrée chez moi (j'habitais à côté), accompagnée d'un copain qui prenait le même chemin. Dans notre petit chemin sous les arbres, des blocs de neige faisaient ployer les branches, menaçant de tomber.

Avec ma soeur, nous étions en train de batifoler dans le jardin, de fabriquer un bonhomme de neige géant, quand le téléphone sonna : c'était la mère d'une copine, habitant à 20 kilomètres de là. Le collège l'avait appelée, ses 2 filles étaient bloquées au collège et elle était inquiète. Elle demandait à ma mère si elle pouvait les récupérer et les héberger pour la nuit. Nous voilà donc en route (ma mère, ma soeur et moi), après-ski aux pieds. Arrivées au collège, nous nous sommes rendues compte que c'était le bordel intégral. Le principal déambulait tandis que les élèves chahutaient dehors. Des parents arrivaient pour récupérer leurs gamins, après avoir bravé les routes enneigées, et on leur refourgait par la même occasion toute une fournée de voisins à rammener aussi. D'autres se voyaient annoncer que leur enfant était déjà parti avec un autre parent (la CPE, débordée, ne téléphonait pas à tout le monde). Nous on retrouve nos copines, et on retourne à la maison.

Deuxième coup de fil : le père d'une autre copine appelle pour demander qu'on héberge sa fille. Rebelotte, direction le collège. Là, la CPE nous attrape "vous emmenez Manon ? Alizée c'est ta copine aussi ? vous pouvez la prendre aussi ?" Ma mère a bien sûr accepté à la seule condition qu'on prévienne d'abord ses parents !

Mon père était resté bloqué à son travail (il est fonctionnaire dans un service qui commence par D et qui finit par E), ma mère s'est donc retrouvée toute seule avec 6 gamines de 12 à 15 ans. Nous on étaient heureuses ! il a fallu mettre des matelas dans nos chambres, on a sorti une pizza surgelée et on s'est fait une cassette VHS (et oui, à l'époque c'était ça).

Finalement, le collège a réussi à caser tout le monde, évitant l'organisation d'une nuit au gymnase. Nous élèves, on a trouvé cette soirée formidable, mais les parents moins...

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